Les indicateurs ponctuels du bassin Adour-Garonne

Pour le bassin Adour-Garonne, six indicateurs globaux (IG) représentatifs de six grands systèmes aquifères ont été retenus.

Chaque indicateur est déterminé à partir des calculs de l’Indicateur Piézométrique   Standardisé et de l’évolution mensuelle des niveaux pour 4 à 8 piézomètres (et sources karstiques pour l’IG n°22) représentatifs du système aquifère  . Au total, 32 points ont été choisis pour évaluer ces six IG.

Carte des 32 points de suivi du BSH Adour-Garonne et des grands sytèmes aquifères permettant de définir les 6 Indicateurs Globaux.

IG n°17 - Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois

Les affleurements de calcaires du Crétacé supérieur sont visibles dans les départements de Charente-Maritime jusqu’en rive droite de l’estuaire de la Gironde, en Charente et en Dordogne, et plongent sous les formations tertiaires dans la plus grande partie du bassin aquitain. Cet ensemble comprend des aquifères multicouches karstifiés, souvent en relation avec les formations jurassiques sous-jacentes. En Aquitaine, le Maastrichtien est formé de calcaires peu épais mais très productifs et l’aquifère karstique   du Turonien-Sénonien présente également de très bonnes caractéristiques hydrodynamiques (T = 1 à 5.10-2 m/s). Dans sa partie libre, le Cénomanien présente une épaisseur totale de quelques dizaines de mètres, et ses propriétés aquifères sont très variables. Ces niveaux aquifères du Crétacé supérieur sont largement exploités pour l’adduction d’eau potable et l’irrigation.

IG n°18 - Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne

Les alluvions récentes, étalées dans les principales vallées, constituent des aquifères d’importance variable, selon la qualité des matériaux et l’étendue des réservoirs, souvent subdivisés par des intercalations argileuses.
Sur les rives de la Garonne et dans la basse vallée de la Dordogne, les sables et graviers assez bien développés constituent des réservoirs aquifères très exploitables.
Les terrasses d’alluvions anciennes de la Garonne, constituées de sables, graviers et argiles sont parsemées de nombreux puits domestiques aux productions moyennes à médiocres.
Ces nappes alluviales sont peu sollicitées par les ouvrages d’exploitation pour l’alimentation en eau potable et sont sensibles aux variations saisonnières de la pluviométrie.

IG n°19 - Nappe du Plio-Quaternaire aquitain

Ce système aquifère   libre correspond à un vaste ensemble multi-couches, sablo-argileux, composé par les formations du Miocène supérieur au Quaternaire. Ce multicouche essentiellement sableux, entre Gironde-Garonne-Adour-Midouze et littoral, correspond aux Sables des Landes, au Plio-quaternaire, aux aquifères semi-captifs du Pliocène et du Miocène.
Cet aquifère qui s’épaissit d’est en ouest (où il peut atteindre une centaine de mètres) constitue un réservoir aquifère très étendu, à nappe libre drainée par les rivières, ruisseaux et canaux artificiels. Il s’écoule en direction de la Garonne pour une faible part, et surtout vers l’ouest où il alimente les étangs alignés de Hourtin, Lacanau, Cazaux, Parentis, etc.
Il faut noter le rôle de relais de cette nappe directement alimentée par les pluies, qui alimente à son tour pour l’essentiel les nappes des couches du Miocène, et de l’Oligocène sous-jacents. Sa recharge est rapide et d’une année sur l’autre, les réserves sont généralement reconstituées.
La grande majorité des forages est utilisée pour l’agriculture.
Cet aquifère est aussi utilisé pour la défense contre l’incendie, l’arrosage individuel et collectif. Il est particulièrement vulnérable (teneurs en nitrates, pesticides, fer élevées).

A l’échelle des indicateurs ponctuels, le piézomètre de Saucats (33, Sud Bordeaux) se distingue par son comportement singulier, avec un battement saisonnier plus important que les autres, marqué par de très fortes baisses du niveau piézométrique   pendant l’été. De plus, l’IPS s’y caractérise très souvent par des valeurs inférieures à la moyenne (entre 2017 et 2022, le niveau n’a été autour de la moyenne que pendant 7 mois, tous en 2020 et 2021, années assez nettement humides, et il n’a jamais présenté de niveaux relatifs plus élevés). L’observation de la chronique, influencée par des prélèvements, montre des baisses estivales de plus en plus marquées qui peuvent suggérer une tendance à la baisse sur la chronique, même si l’absence de données quotidiennes avant juin 2008 ne permet pas d’étayer mathématiquement cette analyse.

IG n°20 - Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau

Sur la partie amont des alluvions de l’Adour, située exclusivement dans l’ancienne région Midi-Pyrénées, les alluvions grossières de l’Adour reposent sur les formations imperméables de l’Eocène et du Pliocène (molasses et argiles à galets), sauf dans le secteur au Sud d’Ossun où elles reposent sur des formations imperméables allant de l’Albien au Maastrichtien (flyschs marneux, calcaires, gréseux ou ardoisiers). Dans la partie avale, les alluvions de l’Adour peuvent également reposer sur des alluvions anciennes peu perméables ou sur les Sables Fauves tortoniens perméables.
Le substratum peut être considéré comme imperméable voire semi-perméable par secteurs. Les terrasses alluviales sont de type « emboîté ».
Le réservoir est constitué par les alluvions grossières de l’Adour : sables et graviers quaternaires. En amont, l’épaisseur des alluvions peut être importante et atteindre 40 m d’épaisseur, et les caractéristiques hydrodynamiques sont bonnes.
Les nappes alluviales de l’Adour sont intensément exploitées pour l’usage agricole.
Dans la vallée du Gave de Pau, les nappes alluviales sont composées par des terrasses latérales (nappe de Denguin, nappe de Lons) situées en position haute par rapport à la terrasse actuelle (Saligue) sur laquelle divague le Gave. Les terrasses latérales sont formées par une dizaine de mètres de sables, graviers et galets. L’épaisseur de cet aquifère ne dépasse généralement pas 10 m, mais les bonnes caractéristiques hydrodynamiques (T > 10-2 m/s) permettent d’escompter des débits unitaires élevés. Ces nappes alluviales sont exploitées de façon importante pour l’AEP, mais également pour l’agriculture et l’industrie.

Au niveau des (trop rares, le suivi étant limité dans ce secteur) indicateurs ponctuels représentant cet ensemble aquifère, signalons deux particularités :

  • Le piézomètre de Lafitole (65, Nord Tarbes) présente une chronique particulièrement longue pour un suivi de nappe alluviale, puisque celui-ci a débuté en 1973. Les données des 20 premières années sont toutefois douteuses et ont été écartées du calcul de l’IPS. Toutefois, les années particulièrement humides de la première moitié des années 1990 restent inclues dans le calcul, ce qui peut affecter le calcul de l’IPS, notamment par rapport aux autres indicateurs ponctuels de la vallée de l’Adour, dont le début du suivi est plus tardif. Toutefois, la principale particularité de ce piézomètre est son battement saisonnier particulièrement faible, de 50 cm en moyenne. Une explication possible de ce comportement est son positionnement en amont immédiat d’un ressaut affleurant de molasses, peu perméables. L’image que l’on peut associer à ce contexte est celle d’une mesure des fluctuations du niveau d’eau dans le cours d’une rivière en amont immédiat d’un gros rocher émergé…
  • Le piézomètre de Laloubère / Peyta (65, Sud Tarbes) fait régulièrement l’objet de pompages en période estivale, ce qui affecte le calcul de l’IPS à cette période de l’année, et particulièrement les années, plus rares, où il n’y a pas de pompage !

IG n°21 - Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents

Les systèmes de nappes alluviales de la Garonne amont concernent tout particulièrement l’ancienne région Midi-Pyrénées. Elles sont surtout développées dans la vallée de la Garonne, mais concernent également les alluvions du Tarn, de l’Aveyron et de l’Ariège.
Outre leur dissymétrie et leur faible épaisseur, la caractéristique la plus importante des terrasses alluviales de la Garonne est leur disposition étagée. Chaque terrasse reposant sur des formations tertiaires peu perméables est séparée des terrasses plus récentes ou plus anciennes par un ressaut de terrain où le substratum tertiaire affleure. Une ligne de source ponctue le plus souvent cette limite.
La perméabilité des alluvions, qui comportent des éléments argileux est souvent médiocre sur les hauts niveaux (basses et moyennes terrasses) et devient meilleure sur les bas niveaux (basse plaine et alluvions actuelles). Par ailleurs, la faible épaisseur de la nappe fait souvent obstacle à la possibilité d’obtenir des débits ponctuels assez importants.

Par rapport aux autres nappes alluviales du bassin Adour-Garonne, cet ensemble aquifère présente la particularité d’un comportement plus inertiel, avec une recharge qui débute plus tardivement mais dure plus longtemps, tandis que la décharge est quant à elle souvent moins brutale. Ce comportement s’observe particulièrement dans la partie nord du système aquifère  , correspondant au département de Tarn-et-Garonne et au nord de la Haute-Garonne. Une explication à ce comportement pourrait être l’épaisseur de la couverture limoneuse dans ce territoire de confluences, qui ralentit le processus d’infiltration vers la nappe.

Au niveau des indicateurs ponctuels, le piézomètre de Saint-Porquier (82, Sud-Est Castelsarrasin) se distingue par la longévité de sa chronique, le suivi ayant débuté en 1982. L’ensemble des données correctes étant pris en compte pour le calcul de l’IPS, cette chronique nettement plus longue que celle des autres indicateurs ponctuels de l’ensemble aquifère (toutes débutées en 1995-1996) couvre une palette de situations hydrologiques plus large, ce qui peut influencer le calcul de l’IPS. Ainsi, le début des années 1990, marquées par plusieurs années très pluvieuses dans ce secteur, influence le calcul des fortes valeurs d’IPS de Saint-Porquier par rapport aux autres indicateurs de ces nappes alluviales.

IG n°22 - Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur

Les séries calcaires déposées au Jurassique moyen (Dogger) et supérieur (Malm), sur une grande partie du bassin Adour-Garonne, affleurent dans le nord du bassin sur la moitié nord du département de la Charente, mais également dans les Causses du Quercy (Lot) et les Grands Causses (Aveyron). Ces niveaux s’enfoncent en direction du sud-ouest sous les dépôts du Crétacé et du Tertiaire. L’épaisseur de cette formation varie de 200 à 300 m en fonction des secteurs. Ces calcaires sont fréquemment karstifiés et renferment des aquifères de grande extension qui reposent sur les marnes du Toarcien. Il s’agit en fait d’aquifères multicouches, séparés par des formations perméables à semi-perméables. Ces aquifères karstiques, localement très productifs, sont intensément exploités pour l’usage AEP, mais également agricole dans le secteur charentais.

Historique des modifications des indicateurs ponctuels :

  • Mars 2017 : Le piézomètre de Torsac (16), dont le niveau est influencé par le cours d’eau voisin (la Charreau), a été remplacé par le piézomètre de Dignac (16).
  • Février 2018 : Le piézomètre de Montaut (09), situé dans la basse terrasse alluviale de l’Ariège, a été remplacé par le piézomètre de Verniolle (09), situé dans la basse plaine. Les alluvions de la basse terrasse ont de moins bonnes propriétés hydrodynamiques et cette terrasse est donc moins exploitée que la basse plaine.
  • Février 2018 : La source du Girou à Cenevières (46) a été remplacée par la source du Lantouy à Salvagnac-Cajarc (12). Les données de la source du Girou ne sont pas télétransmises et sont donc rarement disponibles pour le calcul mensuel du BSH.
  • Février 2018 : Le calcul de l’IPS du piézomètre de Lafitole (65) ne prend plus en compte les données bancarisées avant le 1er janvier 1993. Une analyse de la chronique piézométrique a mis en évidence des variations importantes, notamment des niveaux d’étiage, qui ne pouvait être imputée à une cause climatique.

Les cartes des indicateurs ponctuels des années précédentes sont téléchargeables ci-dessous.

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