Commentaire général au 10/04/2023 :
Contexte hydrologique : Si les niveaux d’étiage 2022 n’étaient pas trop défavorables malgré la sécheresse de l’été dernier en raison de recharges automnales et hivernales excédentaires en 2020-2021 et 2021-2022, la recharge 2022-2023 est jusqu’à présent nettement moins favorable. En ce premier trimestre 2023, si les précipitations ont été au rendez-vous en janvier et mars, elles ont été entrecoupées par un fort déficit en février. Et, en mars, elles n’ont été « que » conformes à la normale sur tout le bassin Adour-Garonne.
IPS : Si les précipitations n’ont pas été particulièrement excédentaires, elles ont toutefois suffi à améliorer considérablement la situation par rapport au mois de février. L’IPS médian est de nouveau proche de la moyenne et il faut remonter à avril 2022 pour trouver trace d’une situation plus favorable. Toutefois, les niveaux inférieurs à la moyenne (44% des indicateurs ponctuels) restent nettement plus nombreux que ceux supérieurs à la moyenne (25%). Plus précisément, le mois de mars se caractérise par :
- Un indicateur (3%) avec un niveau haut et aucun niveau très haut ;
- Un cinquième (22%) de niveaux modérément hauts, en nette hausse par rapport aux derniers mois ;
- Un tiers (31%) de niveaux proches de la moyenne ;
- Un cinquième (19%) de niveaux modérément bas, en nette baisse par rapport aux derniers mois ;
- Un quart de niveaux bas (22%) à très bas (3%), ce qui reste assez conséquent, et notamment parfaitement identique à la situation enregistrée en janvier, qui s’était ensuite très vite dégradée avec la sécheresse de février.
Evolution des niveaux moyens mensuels : La période de recharge 2022-2023 puisque la hausse se poursuit sur trois-quarts (75%) des indicateurs ponctuels, le reste se répartissant entre niveaux stables et orientés à la baisse.
Evolution de l’IPS : Il y a eu beaucoup plus de hausses (52%) que de baisses (19%) de classe d’IPS en mars, signe d’une recharge supérieure à la normale, ou, plutôt, une efficacité des précipitations qui a permis d’effacer le déficit de février. Si toutes les baisses ont été limitées à une classe, près de la moitié (24% au total) des hausses ont été de 2 classes ou plus. La réactivité des sources des Causses à l’absence (en février) et à la présence (en mars) de précipitations explique une grande partie de ces fortes hausses.
Année de référence [1] : Mars 2009 (visible sur la carte de comparaison avec les mois / années précédent.es)
Sectorisation des comportements : Les rares niveaux orientés à la baisse se concentrent plutôt dans la partie sud du bassin, notamment la partie amont de la vallée de l’Adour. En matière d’IPS, c’est la partie occidentale du bassin qui est la mieux lotie, avec des niveaux globalement autour de la moyenne à modérément hauts. Les Causses ont également nettement profité des précipitations pour effacer les niveaux très bas de février. Finalement, seul le sud du bassin (nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau, de la Garonne amont et de ses principaux affluents) souffre de niveaux majoritairement inférieurs à la moyenne.
En résumé : La situation apparaît nettement plus favorable qu’il y a un mois ; la recharge se poursuit, le niveau « moyen » oscille désormais entre proche de la moyenne et modérément bas. Point de vigilance, les secteurs aux niveaux bas évoluent rapidement d’un mois à l’autre : les Charentes en décembre 2022, les Causses le mois dernier, plutôt les parties amont des nappes alluviales de l’Adour et de la Garonne et de ses affluents aujourd’hui.
- BSH AG 2023 03
- BAG Classes IPS 2023 03
- BAG Evol 2023 03
- BAG Evol IPS 2023 03
- BSH Compar 2023 03
Aquifères calcaires libres du Crétacé supérieur du Périgord et du bassin angoumois
IPS : Globalement autour de la moyenne, mais proche de la classe « modérément bas ». Cela correspond à la répartition des indicateurs ponctuels même si un niveau bas (Bourrou, 24, SO Périgueux) n’est contrebalancé que par un niveau modérément haut (Dignac, 16, SE Angoulême).
Evolution des niveaux moyens mensuels : Partout en hausse, comme en janvier, après un mois de février nettement plus sec.
Evolution de l’IPS : Hausse d’une classe sur 3 indicateurs, et même de 3 classes à Dignac, qui a fait l’objet d’une recharge particulièrement conséquente, même si le niveau a ensuite nettement rebaissé dans la deuxième quinzaine.
Année de référence : Mars 1996
Sectorisation des comportements : Niveaux plus bas au sud-est du système aquifère .
En résumé : Une recharge supérieure à la moyenne en mars, principalement car elle vient compenser le déficit de pluviométrie enregistré en février.
- IG17 Classes IPS 2023 03
- IG17 Evol 2023 03
- IG17 Evol IPS 2023 03
- IG17 Chroniques 2023 03
Nappes alluviales de la Garonne aval et de la Dordogne
IPS : Globalement autour de la moyenne, mais proche de la classe « modérément bas », avec des niveaux contrastés, soit inférieurs (bas, modérément bas), soit supérieurs (modérément hauts) à la moyenne.
Evolution des niveaux moyens mensuels : Globalement en hausse, à une exception près (Sauveterre-Saint-Denis, 47, SE Agen – niveau stable).
Evolution de l’IPS : Se partage entre stabilité et hausse d’une à deux classes, ce comportement étant observé à Latresne (33, SE Bordeaux), où la recharge a donc été nettement excédentaire.
Année de référence : Mars 2010
Sectorisation des comportements : Niveaux plus bas dans la partie centrale du système aquifère , recharge plus conséquente dans la partie occidentale.
En résumé : Un mois de mars caractérisé par une recharge globalement un peu supérieure à la normale, mais avec des secteurs plus favorisés que d’autres.
- IG18 Classes IPS 2023 03
- IG18 Evol 2023 03
- IG18 Evol IPS 2023 03
- IG18 Chroniques 2023 03
Nappe du Plio-Quaternaire aquitain
IPS : Globalement autour de la moyenne, mais avec plus de niveaux supérieurs à la moyenne (1 modérément haut, 1 haut) que d’inférieurs (1 bas, toujours Saucats , 33, Sud Bordeaux).
Evolution des niveaux moyens mensuels : Partout en hausse à une exception près dans le sud du système aquifère (Campet-et-Lamolère, 40, Ouest Mont-de-Marsan – niveau en baisse).
Evolution de l’IPS : Globalement en hausse d’une classe, voire deux (Le Temple, 33, Ouest Bordeaux), à une exception près (Campet-et-Lamolère, baisse d’une classe).
Année de référence : Mars 1999
Sectorisation des comportements : Recharge marquée dans le nord du système aquifère , autour de la région bordelaise, alors que plus au sud, la situation a été nettement moins favorable.
En résumé : Le secteur le plus favorable du bassin Adour-Garonne, avec un IPS qui serait probablement modérément haut si on excluait du calcul le piézomètre de Saucats au comportement particulier. Cas particulier pour ce mois de mars, la situation dans le sud de l’ensemble aquifère, autour de Mont-de-Marsan, où les précipitations ont été moins nombreuses et la recharge absente.
- IG19 Classes IPS 2023 03
- IG19 Evol 2023 03
- IG19 Evol IPS 2023 03
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Nappes alluviales de l’Adour et du Gave de Pau
IPS : Globalement modérément bas, même relativement proche de la classe « autour de la moyenne », qui rassemble deux des quatre indicateurs ponctuels. Les autres se partagent entre modérément bas et bas.
Evolution des niveaux moyens mensuels : Globalement stables, mais se répartissant également entre niveaux orientés à la hausse et niveaux orientés à la baisse en pratique. Cela en fait toutefois un cas particulier dans le bassin, où la recharge a dominé en ce mois de mars.
Evolution de l’IPS : Contrastée ; globalement en baisse dans le bassin de l’Adour, d’une classe sur les deux indicateurs de la partie amont, mais stable plus en aval à Tarsac (32, SE Mont-de-Marsan). Cas particulier, la façade atlantique et le bassin du Gave de Pau : +1 classe à Saint-Cricq-du-Gave (40, Ouest Orthez).
Année de référence : Mars 2021, année particulièrement récente donc, et vécue comme nettement plus favorable que 2023 à l’échelle du bassin Adour-Garonne.
Sectorisation des comportements : Situation plus favorable dans le bassin du Gave de Pau, plus défavorable dans la partie amont du bassin de l’Adour.
En résumé : Pas de recharge en mars dans la partie amont du bassin de l’Adour, mais une situation plus favorable et plus conforme aux tendances à l’échelle du bassin Adour-Garonne dans la vallée du Gave de Pau.
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- IG20 Evol 2023 03
- IG20 Evol IPS 2023 03
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Nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents
IPS : Globalement modérément bas, c’est le secteur le plus défavorable du bassin Adour-Garonne ce mois-ci. Une explication possible, le comportement plus inertiel de ces nappes alluviales qui encaisseraient en mars la sécheresse de février. Les niveaux se répartissent équitablement entre niveaux bas et niveaux modérément bas (3 indicateurs ponctuels chacun). Seul le piézomètre de Saint-Porquier (82, SE Castelsarrasin) présent un niveau proche de la moyenne.
Evolution des niveaux moyens mensuels : Globalement et majoritairement en hausse, mais avec plusieurs cas particuliers, concernant tous la nappe alluviale de la Garonne en Haute-Garonne, soit deux niveaux stables et un orienté à la baisse (Saint-Elix, 31, NE Cazères).
Evolution de l’IPS : Partagé entre une courte majorité (4 indicateurs ponctuels) de stabilité de la classe d’IPS et une large minorité (3 indicateurs ponctuels) de baisse d’une classe d’IPS, tous dans la partie sud du système aquifère , en amont de Toulouse.
Année de référence : Mars 2006
Sectorisation des comportements : Le déficit de recharge s’est moins fait ressentir dans la partie nord que dans la partie sud du système aquifère .
En résumé : Au contraire du printemps dernier, ce secteur est désormais le moins bien loti du bassin Adour-Garonne, même s’il reste moins vulnérable à une sécheresse prolongée que les karsts des Causses par exemple.
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Aquifères calcaires karstifiés libres du Jurassique moyen et supérieur
IPS : Globalement autour de la moyenne, mais avec autant d’indicateurs ponctuels présentant un niveau modérément haut qu’autour de la moyenne (3 chacun). Un niveau modérément bas (le Blagour, 46, Nord Souillac) et surtout un niveau très bas (le Cernon, 12, Sud Millau), le seul du bassin Adour-Garonne ce mois-ci, viennent toutefois contrebalancer cette situation plutôt favorable.
Evolution des niveaux moyens mensuels : Partout en hausse, à une exception près, la source du Cernon (niveau stable). C’est l’exact opposé de la situation du sec mois de février pour ces nappes très réactives aux précipitations.
Evolution de l’IPS : En nette hausse, avec 5 indicateurs présentant une hausse de 2 à 4 classes. Les précipitations ayant relevé les niveaux des sources des Causses, partout très bas en février, sont le principal moteur de cette évolution rapide. Parmi les exceptions, toujours la source du Cernon et le piézomètre de Ruffec (16, Nord Angoulême) dont le niveau reste toutefois proche de la moyenne.
Année de référence : Mars 2004
Sectorisation des comportements : Hausse générale mais bien plus marquée en matière d’IPS sur les Causses que sur les Charentes. Seul cas particulier, le sud des Grands Causses, qui n’a visiblement pas bénéficié des mêmes précipitations.
En résumé : Les précipitations de mars ont contribué à une hausse spectaculaire des niveaux et de l’IPS sur la plupart des sources des Causses, mais les niveaux commençaient déjà à nettement rebaisser en fin de mois sur ces systèmes très réactifs. Si la situation est bien moins critique qu’en février, il convient de rester attentif à l’évolution de ces nappes.
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